Mael, à l’âge de 9 ans, a été placé en centre jeunesse (DPJ). Sa vie avait déjà été marquée par des émotions intenses, étant classé hypersensible en réaction aux émotions de sa mère dès l’âge de 6 ans. Malheureusement, sa mère refusait de reconnaître cette réalité, le poussant à rencontrer une multitude de psychologues et de psychiatres tout au long de son enfance.

Pendant cinq années tumultueuses, Mael a grandi au sein de la DPJ, loin de chez lui. À l’âge de 14 ans, il retourne à la maison, mais un malheureux incident avec un voisin a déclenché une série d’intimidations de la part des jeunes de son quartier. Sa mère, consternée par cette situation, a finalement pris la décision de l’envoyer vivre chez sa grand-mère à Repentigny.

Ces deux années passées auprès de sa grand-mère ont été les plus belles de son enfance. Il a aimé fréquenter les gens de Repentigny, en particulier la Maison des Jeunes de Repentigny. Mais à ses 16 ans, un événement a tout bouleversé : le voisin qu’il a dénoncé, passait en justice et Mael a voulu témoigner pour enfin se libérer du poids des secrets qu’il gardait depuis longtemps. Cependant, le voisin et son avocat ont plaidé coupables pour des accusations mineures afin d’éviter un face-à-face avec le juge et avec Mael. Cela a empêché Mael de témoigner.

Cet événement a été un tournant pour Mael. En gardant sa colère en lui, il a commencé à consommer de plus en plus de drogues. Un jour, en manque, il a attaqué un professeur, un acte qu’il regrette profondément. Sa grand-mère, dépassée par la situation, l’a renvoyé à la DPJ.

À ce moment, Mael plongeait de plus en plus profondément dans la drogue, cherchant à apaiser sa rage. Jusqu’au jour où un camarade d’unité lui a fait essayer l’héroïne à l’âge de 17 ans. Ce n’est que cinq ans plus tard, après une micro-overdose, qu’il a réalisé que cela le conduirait à la destruction. Il a arrêté l’héroïne, mais a continué de consommer d’autres drogues.

Un jour sombre, alors qu’il était au plus bas, Mael a rencontré une jeune femme qui l’a convaincu de quitter sa relation toxique avec la drogue. Cela a été un premier pas vers la rédemption, mais sa dépendance à l’alcool n’a fait qu’augmenter. En septembre 2017, il a tenté de se suicider en se tenant au bord d’un immeuble abandonné de dix étages, prêt à sauter, jusqu’à ce qu’une amie l’appelle à temps pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

C’est à ce moment-là, que Mael a pris la décision de reprendre le contrôle de sa vie. En août 2018, il a fait un pas crucial en achetant de la bière sans alcool, mettant fin à sa consommation d’alcool. Il s’est plongé dans l’apprentissage de la gestion des émotions et la thérapie pour remettre ses pensées en place.

Avec un incroyable soutien et grâce à la rencontre de la femme qui allait devenir sa compagne et la mère de son enfant, Mael a réussi à reprendre le contrôle de sa vie. Aujourd’hui, il est sobre, il ne fume plus et a réalisé son rêve de travailler dans la construction en devenant couvreur dans le secteur institutionnel.

Pour redonner à la société qui l’a soutenu pendant ses moments les plus difficiles, Mael a fondé “Croc Bouffe”, une initiative visant à aider les personnes dans le besoin en fournissant de la nourriture. Son parcours, de la détresse à la rédemption, est une preuve inspirante du pouvoir de la résilience et de la volonté de surmonter les défis les plus sombres de la vie.